Maud GOICHON

CONTEXTE

Les boucles d’identification électronique ne sont pas obligatoires en élevage bovin allaitant, mais de plus en plus d’éleveurs investissent et équipent leur cheptel. Leur objectif est de faciliter et fiabiliser tous les enregistrements d’informations de leurs animaux par l’utilisation de logiciels de gestion de troupeau, de lecteurs de boucles, de balances connectées, etc. Ainsi, ils s’assurent de répondre au mieux à la réglementation et d’améliorer le suivi de leur troupeau.

Maud Goichon engraisse des Limousins et des Parthenais à Benassay dans la Vienne avec son conjoint Vincent Guilbard et son beau-père Christian Guilbard. Les 800 jeunes bovins, répartis sur les 3 exploitations, sont pesés trois ou quatre fois durant les dix mois d’engraissement. Pour faciliter ces nombreux chantiers de pesée, Maud Goichon a décidé d’utiliser les boucles d’identification électronique. Ainsi, elle gagne du temps et fiabilise ses données.

ELLE NOUS RACONTE

Comment utilisez-vous les boucles d’identification ?

 « Quand les animaux arrivent dans l’exploitation, ils ne sont pas bouclés électroniquement, aussi, nous posons nous-mêmes une boucle sous forme de bouton non officiel. Nous faisons une attribution entre le numéro de la boucle officielle et celui de la boucle électronique via le lecteur Allflex : je scanne la boucle électronique et le code barre de la boucle officielle pour les associer. »

Maud GOICHON

“ Avec le système de boucles électroniques, il y a vraiment une fluidité du travail « 

Maud GOICHON

Pourquoi ce choix ?

« Nous avons décidé de passer aux boucles il y a quatre ans pour faciliter le travail de pesée, puisque nous avons juste à scanner la boucle électronique pour reconnaître les bovins. Ensuite, sur le lecteur de boucle électronique, nous associons le poids et avec ma table d’attribution, je sais à quel animal j’ai affaire. »

Que vous apporte cette solution ?

« Avant, nous mettions une bonne semaine pour tout peser, aujourd’hui, nous mettons trois ou quatre jours. Nous gagnons au moins trois jours par pesée, sachant que les animaux sont pesés trois ou quatre fois durant leurs dix mois d’engraissement.

Le système facilite aussi le travail ce qui, pour moi, est un gain de temps considérable pour traiter les données. Auparavant, nous remplissions un fichier papier. Je récupérais le listing des animaux et je notais leur poids à chaque pesée, je devais ensuite tout retaper sur mon fichier Excel. C’était très fastidieux et surtout, pleins d’erreurs : il manquait parfois des animaux, certains avaient changé de lot. Tout le monde stressait : l’animal qui attendait dans la cage, moi qui essayais de trouver les données le plus vite possible. Avec la boucle électronique, une fois que le poids est saisi dans le lecteur, on passe au suivant, il y a vraiment une fluidité du travail. Cela est également plus confortable pour les animaux. »

Est-ce que ce système vous aide aussi dans la gestion du troupeau ?

« Nous individualisons le poids dès l’arrivée des animaux, j’ai ainsi un GMQ qui est aussi individualisé. Comme nous pesons régulièrement les bovins, nous pouvons vérifier leur évolution. Il arrive que nous ayons de très bons GMQ au départ et que le poids chute en fin d’engraissement sur les deux ou trois derniers mois. Or, nous devons faire partir les animaux avec un poids spécifique minimum et le fait de peser régulièrement nous permet de vérifier que l’animal atteint le bon poids.

Le fait de travailler des GMQ animal par animal me permet aussi de repérer dans un lot un animal qui va moins bien. Soit je l’isole, soit je décide de le garder plus longtemps en engraissement et parfois je refais des lots. Je peux aussi calculer les marges par animal, et avoir un suivi économique précis. Ce système me permet de suivre chaque animal et d’être plus précise dans la gestion de l’engraissement. »

Vous y retrouvez vous par rapport au surcoût induit par l’achat des boucles ?

« Nous récupérons les boucles électroniques avant le départ des animaux, à la fin de leur séjour dans l’exploitation. Nous les désinfectons et ainsi, nous pouvons les réutiliser sur les animaux suivants. Nous pouvons nous le permettre étant donné qu’elles n’ont pas de numéro officiel et que nous les utilisons uniquement en interne. Je rachète environ 200 boucles électroniques par an, pour remplacer les pertes. À moins de deux euros la boucle, économiquement, je m’y retrouve parce que j’arrive plus facilement à suivre les performances, il y a moins d’erreurs et le personnel est mobilisé moins longtemps sur les chantiers de pesée, sachant qu’on a quatre collaborateurs en plus de mon conjoint et moi, forcément, c’est rentable. »

Est-ce que ce système pourrait vous être utile pour d’autres applications dans l’exploitation ?

« Quand nous recevons les animaux, nous les mettons en quarantaine durant 40 jours, ils ont une ration spécifique pour assurer une bonne transition et en plus, nous prenons les températures trois fois par semaine durant le premier mois. Cela fait beaucoup de données, aussi, ce que nous aimerions, c’est avoir un boîtier avec un historique des températures mais aussi des traitements que nous avons faits, ce qui permettrait de limiter les erreurs. Aujourd’hui, nous saisissons tout à la main dans des cahiers. L’idéal serait d’avoir un carnet sanitaire connecté où les informations remonteraient automatiquement. Cela nous ferait gagner du temps et ce serait pratique d’avoir ces données à disposition quand on va faire les soins. »