GDS DE SAÔNE ET LOIRE

CONTEXTE

La Diarrhée Virale Bovine, BVD, est une maladie virale très contagieuse qui a de nombreuses conséquences sur les bovins : troubles de la reproduction, avortement, mortalité… entraînant des pertes économiques très importantes pour l’éleveur et la filière.

La France s’est engagée dans un plan d’éradication de la maladie, concrétisé par un arrêté ministériel en date du 31 juillet 2019, précisant la mise en œuvre d’un programme national de surveillance et de lutte contre la BVD. Les dispositifs prévus sont les suivants : l’attribution d’un statut aux bovinés vis-à-vis de la BVD ; le déploiement d’un dispositif de surveillance ; la généralisation des mesures d’assainissement des troupeaux de bovins infectés par l’élimination des animaux infectés permanent immunotolérants (IPI).

Il y a quelques mois, la plupart des GDS ont fait le choix d’intégrer dans leur programme d’éradication la boucle ULTRA Flex TST Allflex, permettant à la fois l’identification officielle et le prélèvement de tissu nécessaire au dépistage de la maladie. Mme Roulleau, directrice du GDS de Saône et Loire, témoigne.

ELLE NOUS RACONTE

Quelles ont été les étapes dans votre GDS pour la mise en application de cet arrêté ?

« Dans notre département, avec environ 220 000 naissances, la mise en place d’un tel programme d’éradication représente un enjeu de taille à plusieurs niveaux. Cela nécessite une collaboration encore plus étroite avec nos partenaires habituels l’EDE, les vétérinaires et le laboratoire Agrivalys, mais également avec tous les intervenants de la filière. Nous avons donc procédé par étapes. En amont de l’arrêté, nous avons réalisé une enquête avec le GTV (Groupement Technique Vétérinaire) et les laboratoires d’analyses pour préciser la situation de la BVD dans notre région. Cela nous a permis de définir en mars 2019 une stratégie adaptée avec tous les intervenants bourguignons. Cette stratégie s’appuyait sur une phase test pendant la campagne de vêlages 2019-2020 avec tous les partenaires impliqués dans le programme : EDE, laboratoire, vétérinaires. Finalement, ce sont 20 % des naissances qui ont été dépistées et cette phase test était très importante pour préparer le dépistage généralisé : communiquer, avec l’aide des vétérinaires auprès des éleveurs, organiser la commande annuelle avec l’EDE et la distribution par les délégués GDS, capacité du laboratoire à réaliser plus de 1 000 analyses par jour et renforcer l’équipe du GDS. »

“Dans notre département, avec environ 220 000 naissances, la mise en place d’un tel programme d’éradication représente un enjeu de taille à plusieurs niveaux.”

Mme ROULLEAU

Aujourd’hui différents outils peuvent être utilisés pour éradiquer la maladie, quel est celui que vous avez retenu et comment avez-vous fait votre choix ?

« En Saône et Loire comme dans tous les départements de Bourgogne Franche-Comté, le choix a été fait de rechercher et d’éliminer les IPI par le dépistage BVD des veaux à la naissance. Ceci pour deux raisons principales : les professionnels souhaitaient viser une éradication rapide de la BVD ; et le contexte sanitaire du département ne se prêtait pas très bien à une surveillance sérologique. En effet, le virus circule activement, et la vaccination est fréquente et recommandée, il y a donc beaucoup d’animaux séropositifs. Enfin, le dépistage sur cartilage permet d’attribuer une garantie non-IPI ce qui contribue à sécuriser les mouvements. »

Pouvez-vous expliquer la démarche que doivent entreprendre les éleveurs de votre département ?

« Le bouclage est obligatoire dans le département depuis le 1er août 2020. Toutes les boucles d’identification fournies cet été sont donc des boucles TST (ou boucles 2-en-1), ce qui signifie qu’un morceau de cartilage est prélevé au moment de la pose de la boucle d’identification officielle. Les éleveurs doivent ensuite envoyer les prélèvements au laboratoire Agrivalys 71 par voie postale au moyen d’enveloppes préaffranchies fournies avec les boucles. Ils reçoivent leurs résultats par mail ou courrier qu’ils peuvent également consulter sur le site internet du GDS et éditer les attestations « NON IPI ». En cas de résultat positif, le GDS, l’éleveur et son vétérinaire mettent en place l’assainissement du cheptel. »

Après ces quelques mois d’utilisation, quels sont vos retours sur l’utilisation de la boucle ?

« La campagne test 2019-2020, sur plus de 47 000 veaux prélevés a montré qu’il n’y avait pas eu de difficulté majeure. Les retours que nous avons sur la mise en pratique du prélèvement sont plutôt positifs. »