GAEC DU BERNARDOU

CONTEXTE

Emma SINGLA est éleveuse d’ovins à Auriac-Lagast (12) dans l’Aveyron et produit du lait pour l’AOP Roquefort. Installée depuis un an, elle valorise l’identification électronique de ses animaux via sa la salle de traite et la distribution de concentrés.

Son but : augmenter la production de ses 400 laitières et simplifier son travail pour anticiper le départ à la retraite de sa mère.

ELLE NOUS RACONTE

Comment valorisez-vous les boucles d’identification électronique ?

 « J’ai investi dans un système de traite automatisé équipé de distributeurs de ration munis d’antennes de lecture pour boucles électroniques. La contention, dite EUROSTALLE, repère le numéro de boucle de la brebis via l’antenne d’identification positionnée sur le chariot et affiche sur un écran toutes les informations liées à l’animal. Le DAC connecté distribue également une ration adaptée à chaque brebis. »

Qu’est-ce qui vous a amenée à choisir ce matériel ?

« Avant de m’installer, j’ai travaillé comme technicienne de qualification des reproducteurs à l’UPRA Lacaune durant quatre ans. J’ai pu visiter de nombreuses exploitations et observer des solutions qui permettent de travailler plus rapidement et plus efficacement. À partir de cette expérience, j’ai décidé d’orienter mon projet d’installation sur ces matériels et d’investir dans la salle de traite automatisée avec DAC.

De plus, ma mère doit prendre sa retraite dans quatre ou cinq ans. Mon objectif est d’augmenter le volume de lait avec le même cheptel et en ne travaillant plus qu’à deux personnes au lieu de trois. »

“ Je gagne 30 minutes par jour avec l’identification électronique ”

Emma SINGLA

Que vous apporte ce nouveau matériel dans votre conduite ?

« L’identification électronique me permet de mieux gérer l’alimentation. Avec le technicien de l’élevage, nous avons créé trois lots d’alimentation en fonction des performances des brebis : hautes, moyennes et basses productrices. Depuis, j’alimente mieux celles qui produisent plus afin qu’elles puissent exprimer pleinement leur potentiel laitier et, au contraire, je réduis la ration des basses productrices qui n’en ont pas besoin. De cette façon, je valorise mieux l’aliment tout en augmentant la production.
Avec la machine, je peux aussi créer des lots pour trier les animaux. Par exemple, le lot de brebis à surveiller est composé de brebis qui montrent des signes de problèmes de santé. L’affichage me permet de les repérer au moment de la traite et de les observer. »

Comment traitez-vous les données récupérées ?

« Le GAEC fonctionne avec le logiciel d’appui technique et de contrôle laitier Vénus. Il y a une très bonne connectivité entre ce logiciel et la machine à traire qui permet d’envoyer des informations de l’un à l’autre via le téléphone ou l’ordinateur. Les éléments fonctionnent ensemble, tout le système est connecté. »

Quels sont les points de vigilance pour paramétrer et utiliser ces outils numériques ?

« Il me permet de gérer plus d’enregistrements car le lecteur est utilisé sur mon exploitation mais aussi sur celle de mon frère qui est en ovins allaitants. Cela me permet entre autres de faire l’inventaire et le tri de mes agnelles et de transmettre les informations sur mon logiciel Synel Ovins, accessible aussi sur mon portable. C’est plus rapide et plus sûr qu’on ait de petits groupes ou de grands groupes d’animaux. »

Que vous apporte ce système en termes d’organisation du travail ?

« L’investissement me fait gagner du temps : une demi-heure par jour. Je n’ai pas besoin de surveiller la ration des brebis ni d’attendre que ma ligne de brebis soit traite pour qu’elle parte, tout est automatisé. La numérisation est aussi un moyen de communiquer entre nous. Si je suis absente, mon salarié disposera de toutes les informations sur l’écran de la machine à traire. Je pense aussi investir dans un lecteur de boucle qui me permettrait de ne pas à avoir à les nettoyer si elles sont sales, notamment pour saisir les informations animales en période de mise bas ce qui me fera gagner du temps.

L’investissement dans ce système, la machine et la valorisation via le DAC, me permet de me projeter dans un avenir proche à travailler à deux dans l’exploitation. »

« 70 % des éleveurs veulent automatiser la ration individuellement »

Mathieu Raynal est responsable commercial Albouy équipement à Baraqueville.

La demande d’identification électronique en salle de traite concerne près de 7 éleveurs sur 10.

70 % des clients souhaitent automatiser l’alimentation individuellement ou même paramétrer des temps de traite à l’individu par le biais de la boucle électronique. Les machines sont composées de deux parties principales : la première installation de base est l’identification par le biais d’un afficheur 21 pouces, installé en bout de chaîne avec les numéros de brebis présentes sur les quais. Plus high-tech, le bouton lumineux sur une rampe accrochée au-dessus des postes de traite indique instantanément la couleur du lot de la brebis auquel elle est affectée.